Tu en as sûrement goûté (au moins) une fois, à la maison, ou dans un bistrot, à moins que ce soit en festival…
La bière est, avec le vin et le chouchen, l’alcool le plus consommé en Bretagne, en France et dans le monde.
(Bon… pour le chouchen, j’ai peut être mon avis qui est biaisé, en tant que Breton. 😅)
Mais malheureusement, la dégustation de bières est surtout portée sur des lagers industrielles (bière peu goûtue, peu forte… proche de l’eau quoi. Rafraîchissant l’été, mais c’est tout)… souvent, pour ce qui nous concerne, de brasseries ultra industrialisées belges, allemandes ou anglaises.
Pourtant, on a de plus en plus de microbrasseries artisanales en Bretagne (et même partout en France).
Du coup, peut-être serait-il plus que de temps de revoir sa copie…
Mais d’abord, sais-tu de quoi est composée une bonne bière artisanale ?
Avant toute chose, rappelons que l’abus d’alcool est dangereux pour la santé, que la bière doit être consommée avec modération, bla bla bla.
Bon, ça c’est check. ✅
Passons aux choses sérieuses maintenant…
Une Bière ? Eau, malt, houblon et levures.
Pour fabriquer de la bière nous avons besoin :
- d’eau,
- de malt,
- de houblon,
- de levures,
- … et parfois les ingrédients secrets du brasseur : épices et cie.
Bon, pour l’eau, je pense que tout le monde voit ce que c’est. 😉
Sache juste que la qualité et la composition de l’eau (bicarbonate, sodium, chlorure, sulfate, calcium, magnésium…) ont évidemment un impact sur le process de fabrication de la bière et sur son goût.
On appelle malt les graines de céréales que l’on humidifie pour lancer la germination.
Elles sont ensuite séchées rapidement (dès que le germe apparaît), puis légèrement grillées. Certains malts seront même torréfiés (chauffé a plus de 220°C), pour produire des bières brunes.
La céréale la plus utilisée est l’orge, mais il est également possible de malter du blé, du seigle, ou de l’épeautre.
Le houblon, quant à lui est une plante grimpante.
De la même façon que le kiwi il existe des plans mâles et d’autres femelles.
Ce sont les fleurs de ces dernières qui, récoltées à maturité et séchées, entreront dans la composition de la bière.
Enfin, les levures.
Ces micro-organismes sont à l’origine de la fermentation de la bière.
Ils transforment le sucre du moût en alcool et en dioxyde de carbone (les bulles !).
Et les ingrédients secrets ?
C’est bien !
Je vois que tu suis. 😜
Ces ingrédients sont généralement des sucres (miel, sirop d’érable, blanc ou brun) et des épices, mais pas que…
J’ai déjà goûté à des bières au poivre, au cacao, à l’hibiscus, des bières fumées (un goût de saucisse fumé en bouche, incroyable !), au laurier, etc.
Parfois, l’ingrédient secret vient du process de fabrication de la bière.
Je pense à des bières vieillies dans d’anciens fûts de rhum, ou de chardonnay. Aux bières milkshake, etc.
L’ingrédient secret, c’est en réalité la créativité que tu trouveras chez les microbrasseries artisanales.
Or, tu ne retrouveras jamais ça chez les brasseurs industriels, qui cherchent à faire le produit le plus « plat » possible, afin de plaire au plus grand nombre. #cestdelaflotte
Au fait, la bière… ça vient d’où ? C’est quoi son histoire ?
Féru d’histoire ?
A la bonne heure ! 🧐
Les premiers « vestiges » de la bière remontent au IVème siècle avant JC.
Ils ont été découverts dans la province de Sumer (partie Sud de l’Irak actuel, qui donne sur le Golfe Persique).
Des galettes cuites, issues d’un mélange d’orge, de millet et de blé, étaient mises dans des récipients d’eau qui fermentaient grâce à des levures présentes dans l’environnement.
Ce breuvage pouvait être assaisonné avec des épices ou du miel avant d’être consommé.
Bien avant, (env. 7000 ans av JC), les chinois produisaient déjà une boisson alcoolisée, fermentée à base de riz !… mais du coup, c’était pas de la bière.
Ok, ok…. revenons à notre époque et à la recette d’une bonne bière artisanale.
Nous avons donc réuni nos ingrédients.
Maintenant il faut mélanger le malt à l’eau dans une cuve, que l’on va chauffer à moins de 70°C pendant une bonne heure.
Il convient de mélanger cette mixture afin d’uniformiser la température, c’est ce que l’on appelle le brassage.
Les sucres des céréales seront dissous dans ce mélange, appelé moût.
Ensuite il faut filtrer le tout afin de séparer les céréales du liquide.
Il est maintenant temps d’ajouter le houblon puis de porter à ébullition. Cet ingrédient permet d’aseptiser et d’aromatiser la bière. Il en garantira une meilleure conservation.
Une fois le houblon extrait, et la température descendue, les levures vont entrer en jeu pour lancer la fermentation.
Grâce à ce champignon magique, les sucres vont se transformer en alcool et libérer naturellement du gaz !
Cela peut durer jusqu’à une dizaine de jours.
Il existe deux grandes familles de fermentations.
La fermentation haute (température entre 18 et 30°C) dure environ une semaine. On l’appelle haute car les levures vont se diriger vers la partie supérieure de la cuve. Ces bières formeront la famille des Ales.
La fermentation basse, où les levures resteront au fond (température entre 8 et 20°C), produiront des bières que l’on nommera Lager.
Il ne reste ensuite qu’à filtrer les résidus de levure et d’embouteiller.
Les industriels ont tendance à pasteuriser la bière afin d’éviter que les levures continuent de “travailler”
La plupart des petits brasseurs locaux font l’inverse, ils évitent de trop filtrer la bière pour que les levures continuent de gazéifier la bière, même embouteillée.
Ce qui est une raison de plus d’acheter en local, chez son brasseur artisanal du coin…
Allez, sur ce : Yecʼhed mat !!
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